Topos de l'indicible aka esti que j'ai hâte à l'été

Mon procédé artistique pref: la liste

Le printemps printonne bien en ce moment et cette semaine j’ai porté une robe sans collants pour la première fois de l’année et ça m’a rendue heureuse. Ça me met en appétit pour l’été et ça faisait longtemps que je n’avais pas eu hâte de passer cette saison en ville.

J’ai commencé à dresser une liste de choses qui me donnent hâte à l’été. Comme disait Umberto Eco dans Vertige de la liste, «il y a des listes pratiques et finies, comme celles qui recensent les livres d’une bibliothèque; et il y a celles qui suggèrent l’incommensurable et nous font ressentir le vertige de l’infini.»

Avoir hâte à l’été et à tout ses possibles, c’est là-dedans que je baigne en ce moment et ça me fait du bien. C’est ce que je souhaitais partager avec vous cette semaine.

Été 2024: topos de l’indicible

Avoir enfin le courage de voler une branche de lilas et de la rapporter chez moi.

Sinon, juste marcher dans les rues et avoir des whiffs de lilas à chaque 2 pas.

Trouver un nouveau spot à muguet dans mon nouveau quartier.

Laisser sécher mes cheveux à l’air libre.

Dormir les fenêtres ouvertes.

Le feeling sur la peau quand tu as passé la journée au soleil, que tu a pris une douche le soir venu, et que tu appliques de la lotion fraîche et parfumée.

Rencontrer au moins une nouvelle personne qui va me faire rire.

Les sandwiches aux tomates.

Macérer sur mon lit un après-midi de canicule, sévèrement saucée, avec un bâton d’encens qui brûle dans la pièce et mon vibrateur pas loin.

Découvrir une chanson au fort potentiel cinématique et l’associer à jamais à cet été-là.

Faire le tour des ruelles de mon quartier, la nuit, avec mon ami.

Recommencer à skater.

Porter une nouvelle robe d’été pour la première fois.

L’odeur du monoï.

Voir foncir mes taches de rousseur.

Trouver un spot dans mon nouveau quartier pour regarder un lever de soleil.

Flirter.

La fenêtre ouverte d’un appartement et l’aperçu d’un voile de rideau qui bouge doucement.

Regarder les feux d’artifices sur ma nouvelle terrasse.

Inviter des amis chez moi et leur préparer des micheladas.

Aller à Québec et passer un après-midi à chiller au Jardin Jeanne-D’Arc.

Tous les jardins (publics, privés, communautaires).

Trouver quelqu’un avec qui danser un slow tard le soir dans la cuisine.

Faire des choses niaiseuses.

Un chat qui dort sur un balcon.

Une invitation impromptue dans un chalet.

Aller à au moins un concert extérieur sans anxiété.

Créer une signature de tag et aller la grafitter en d’sour du viaduc De Rouen.

Le vent chaud.

Aller danser la cumbia dans un bar latino.

M’étendre sous un arbre et regarder les branches bouger dans la brise.

Écrire une nouvelle chanson.

Un hamburger maison bien juteux et sa tranche de tomate tranchée trop épais.

Donner un bec sur la tête d’un chien.

Du eye-liner fluo.

Pleurer de rire.

Se réveiller d’une sieste avec la nuque mouillé.

Aller voir un blockbuster au cinéma un soir de canicule et rentrer à pied.

Des pêches parfaitement mûres.

L’étreinte d’un.e ami.e.

Chiller toute nue chez nous.

Un day-trip en campagne et s’arrêter sur le bord de la route pour cueillir des marguerites.

Du vernis rouge cerise sur les orteils.

Me faire prendre par une grosse averse en rentrant chez moi, arrivée trempée, prendre une douche chaude et enfiler un pyj propre.

Un coucher de soleil rose, mauve, orange.

Découvrir un restaurant sous-estimé et le gate-keeper férocement.

La gomme balloune.

Binger tous les L’Agent fait la farce.

Lire un roman et être complètement possédée par l’histoire au point où j’annule toute ma vie le temps que je le termine.

Un Mister Freeze bleu.

Reconnecter avec un.e ami.e perdu.e de vue il y a longtemps.

Recevoir des boucles d’oreilles en cadeau sans raison précise.

Un énorme bouquet de dahlias fushia foncé.

La Gaspésie (mais ça, c’est pour une autre liste).

Elle ressemble à quoi votre liste, vous?