Tel un fuckboi, je vous poke un «U up?» quelques mois après vous avoir ghosté.e.s. En fait en août dernier j’avais posté une story sur IG où je disais que j’étais trop fatiguée pour continuer de soutenir la cadence d’un numéro par semaine et que je prenais donc une pause. Mais j’ai rien dit ici et j’ai juste disparu. Désolée pour ça! Je vous offre une explication à la fin du numéro.
Je suis toujours aussi fatiguée (périménopause + travailler en marketing) mais je m’ennuie d’écrire et je m’ennuie de vous écrire. Voici quelques nouvelles de ma vie:
Paul
Je pleure encore régulièrement l’absence du vieux Denise, mais le coeur étant élastique, j’y ai fait un petit nid douillet pour accueillir Paul cet automne.
Paul est un ange, mais c’est aussi un petit voyou.
On apprend tranquillement à vivre ensemble et on a beaucoup de plaisir à le faire.
Battée au Jardin
Depuis le début de l’automne, j’ai pris l’habitude le weekend d’aller me promener tôt le matin au Jardin botanique. L’arboretum est immense et je commence toujours par m’asseoir sur un banc avec un thermos de café, une pâtisserie, un joint et un livre audio, souvent de la poésie de Mary Oliver. Je reste là dans le calme, à contempler le paysage et ça me remplit de bonheur.



Ensuite, j’explore différents recoins du Jardin, je porte attention aux plantes, aux arbres, leurs écorces, leurs fruits. Parfois je croise un renard, parfois des mésanges viennent se percher sur ma main, parfois je vois un épervier chiller sur une branche.
La nature et le silence me sont devenus tellement essentiels que je commence à penser que je suis bel et bien quelque part sur le spectre de l’autisme.
Il faudrait que je fasse un peu plus de recherches en ce sens, mais je commence à ébaucher une hypothèse comme quoi il ne reste plus beaucoup d’espaces publics silencieux. Les lieux de culte, les bibliothèques et les musées (quoique ça fait longtemps que j’ai visité un musée silencieux, outre la minuscule fenêtre que constitue la première demi-heure après l’ouverture et encore là) sont tout ce qui reste j’ai l’impression, non? Si vous connaissez d’autres endroits publics où on peut juste venir baigner dans le silence, dites-moi!
En tout cas, n’en déplaise à Françoise David, me «réfugier» dans ce petit bonheur hebdomadaire, rester attentive aux petites beautés de mon quotidien et emmagasiner ces moments sont une question de survie pour moi par les temps qui courent. Et ultimement, c’est aussi une facette de ma résistance.
Je sais qu’elle fait allusion au déni dont je vois plusieurs s’enrober. Mais ce qui est beau dans la réalité, c’est que plusieurs choses peuvent exister en même temps sans s’opposer. J’essaie de trouver un équilibre entre aimer la vie, payer mon loyer et aider mon prochain.
Et c’est ce à quoi ressemble ma vie ces temps-ci.
Shout-out aux personnes récemment abonnées via la très nécessaire infolettre Grimelle. Bienvenue chez Denise!
Notes de frigo
Je ne sais toujours pas où je m’en vais exactement avec le projet Denise Magazine. Il y a un réel et important décalage entre ce que je VEUX faire et les ressources que j’ai (temps, énergie + argent).
Et en plus, j’ai le doute facile et paralysant. J’aimerais continuer de vous partager de jolies choses, mais parfois j’ai peur de trop tourner autour de la consommation. J’aimerais vous présenter des idées, des questions, des sujets auxquels je réfléchis, mais parfois j’ai peur d’ajouter du bruit inutile à la cacophonie de contenus sur la webosphère. J’aimerais exprimer des pensées personnelles et des questionnements existentiels, mais je me sens de plus en plus pudique. J’aimerais analyser des tendances et des phénomènes, mais articuler mes pensées en un texte digestible me demande souvent trop d’énergie après une semaine de travail.
Aussi, ce qui se passe ici et ailleurs dans le monde m’a plongée dans un énorme ménage de mon empreinte numérique, et je suis donc en processus de reconsidérer chaque trace de ma présence sur la toile de l’internet, Kondo-style: est-ce que c’est safe? est-ce que c’est beau? Est-ce que c’est utile? Qu’est-ce que je suis prête à partager ici? etc.
Alors que faire? Aucune idée. Vos suggestions sont les bienvenues. Pour le moment, ma solution reste de profiter des rares moments où les étoiles (temps + énergie + inspiration) s’alignent pour vous envoyer un petit numéro.
Toujours un plaisir de te lire, peu importe de quoi tu jases! Groupie #1, c’est tu cringe? Je ne saurais pas dire pourquoi, peut-être juste que je relate à la vie de début quarantaine pas d’enfant mais pas non plus d’énergie qui cherche un sens et un équilibre entre le travail nécessaire, les plaisirs, les belles choses, les projets et idées qui se butent à la réalité et le reste du monde qui brûle (littéralement). J’sais pas si ça t’aide, mais mon avis de lectrice-groupie à 2 cennes : j’ai pas tant besoin d’une thématique régulière ni d’un calendrier éditorial, juste toi et ce qui te passe par la tête, ça fait du bien comme ça.
Aaaah je me pose les mêmes questions que toi! Et défis similaires de quarantenaire, dans un quartier différent 🌲